Pérennité des infrastructures

À l’heure ou toutes les attentions, et c’est bien normal, sont portées sur le système de santé et les organes vitaux du pays, chez SCANI, nous nous sommes questionnés à propos du recours massif aux outils de communication, notamment Internet, durant cette crise.

Nul doute que la situation ira en s’améliorant. Pourtant, certains pointent du doigt depuis quelques jours les faiblesses systémiques de nos pays occidentaux et leur devenir durant cette crise, manifestement plus intense et soudaine qu’en 2008, et après.

Internet, ce n’est pas magique. Ce sont des femmes et des hommes qui travaillent. Et quand on ne va plus au travail, même si beaucoup de choses peuvent se faire à distance, qui va aller redémarrer telle machine ou réparer telle fibre cassée en cas de confinement ? Telle entreprise, fusse-t-elle stratégique, sera-elle en mesure de poursuivre ses activités à une heure ou l’état enterrera peut être des banques ?

Dans ces conditions, quelle est la pérennité de nos réseaux de communication nationaux et internationaux, sur le court terme et sur le long terme ?

Certains le savent, mais par ici, on aime bien faire les choses nous même. Non pour une question d’égo mais pour être certain de pouvoir maîtriser nos réseaux sans dépendre du bon vouloir de telle ou telle grande entreprise.

Pourtant, de nombreux éléments qui constituent le réseau de SCANI sont délégués ou dépendent au moins en partie d’autres structures. Nous avons donc édité une page nommée pompeusement « plan de continuité d’activité ». Vous pouvez la consulter ici.

Le recours massif au télétravail a également un impact à très court terme sur le réseau de SCANI. Un guide des bonnes pratiques en temps de confinement a donc été également écrit.

Enfin, nous avons proposé à la mairie de Joigny (qui abrite notre QG) de mettre l’accent sur l’installation rapide de connexions pour ceux qui se retrouveraient à devoir télétravailler sans avoir la connexion idoine. Une communication publique a été faite en ce sens.

Se pose à présent la question des services auxquels nous accédons au travers d’Internet. Nombreux sont ceux qui comptent sur Netflix pour se détendre, sur Google ou Dropbox pour échanger des documents, sur Twitter ou Facebook pour s’informer de la situation. Ils sont tous forts bien faits, rapides, fonctionnels immédiatement … Mais demain ?

Depuis un peu plus d’un an, une initiative Icaunaise a été lancée : F.E.L.I.N. L’objectif est simple : proposer des services locaux. Faute de temps bénévole disponible et de retards pris dans l’aménagement de locaux, le projet n’est pas encore très développé. Mais l’occasion fait le larron : pour anticiper la suite des évènements, nous mettons en place, ces jours ci, des infrastructures matérielles afin d’héberger des services similaires directement dans la partie de réseau de SCANI que nous maîtrisons.

Ils ne sont peut être pas aussi performants et jolis, ils connaîtrons assurément des pannes et des maintenances, ne seront peut être utiles qu’à une frange de libristes convaincus ou de collapsologues acharnés, mais ils sont libres, ils sont ici, et on pourra les réparer au besoin.

Mise à jour du 31 mars 2019

La plateforme de virtualisation a pris de l’ampleur et dispose à présent d’une assise confortable et de plusieurs services déjà actifs.

L’ensemble de ce qui s’y trouve est référencé sur le portail Jovinien-Solidaire.

Nous démarrons également une réflexion autour des initiatives à lancer dans le cas ou les interconnexions entre réseaux subiraient des interruptions à plus ou moins long terme.

Une racine DNS alternative est en test avec la complicité de Stéphane Bortzmeyer. L’objectif, derrière ce concept qui peut sembler barbare, est de reproduire, à l’échelle du réseau de SCANI, le comportement de l’annuaire mondial (le DNS) qui permet (entre autre) de transformer un nom intelligible (par exemple « blog.scani.fr ») en adresse IP que les ordinateurs savent manipuler pour s’échanger des données. Sans cette brique essentielle, même si le réseau est toujours fonctionnel à l’échelle locale et qu’on y trouve des services, il ne seront pas accessibles, ou relativement difficilement.

Se pose ensuite la question de ce à quoi on veut pouvoir avoir accès dans l’hypothèse ou nous sommes isolés du reste d’internet. On a bien évidemment pensé à quelques petites choses, mais vous avez peut-être des idées :

  • Des outils de conférence audio & vidéo, de stockage de fichier, de diffusion vidéo, de travail à plusieurs mains sur des textes
  • Des archives de fichiers pour permettre d’installer des systèmes d’exploitation libres (Linux, FreeBSD, …)
  • Des copies de sites importants (Wikipedia par exemple)

La gestion particulière des archives de fichier permettant l’installation et la gestion de systèmes d’exploitation va nécessiter un peu de temps et de capacité de stockage. Le stockage devrait être prêt en fin de semaine. Dans le même temps, les personnes familières avec ce type de service sont invités à venir jouer avec nous !

Et si tout ça ne sert pas réellement en mode « crise », ça aura le mérite d’exister, d’avoir appris à le faire et ça pourra toujours servir localement plutôt que d’aller solliciter le réseau 🙂

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