Alerte au semiremorque !

Le mercredi 5 septembre 2018, tard le soir, un peu avant 23h, quelques actifs de la coopérative étaient encore devant leurs écrans quand soudain, la toute nouvelle (2 semaines) plateforme de supervision remonte des alertes d’une panne sur le secteur de Migennes.

Pour qu’on puisse comprendre la suite de l’article, un petit point sur le fonctionnement du réseau SCANI dans le secteur : la plaque de Migennes dispose d’une sortie fibre 100Mbps directement reliée à Dijon (puis à Lyon et Paris ou se trouve le coeur du réseau). La fibre qui part de Migennes direction Dijon est sous la responsabilité d’Orange et SCANI finance tout ça auprès d’un intermédiaire qui discute avec l’opérateur historique. Cette fibre dessert également Efirack, une entreprise de la zone industrielle de Migennes. L’arrivée de la fibre est située dans leurs locaux, une antenne sur le toit de l’usine part ensuite alimenter le réseau radio de SCANI.

On peut également accéder au réseau de Migennes depuis celui de Joigny avec un rebond à Seignelay qui n’a jamais été réellement mis en service. Le trafic des membres de SCANI n’y passe pas natuellement.

Mercredi 5 septembre, 23h15

Donc, ce mercredi soir, PAF, « alerte générale, plus d’internet à Migennes ». Après quelques recherches, on en arrive à la conclusion qu’il s’agit probablement d’un soucis sur l’équipement terminal d’Orange qui ne laisse plus passer les données. Le reste de l’infrastructure fibre est fonctionnelle et le routeur de Migennes également. Mais vu qu’il est près de minuit, qu’Efirack est fermé et qu’on est tous fatigués, on va se coucher.

Jeudi 6 septembre, 6h45

Frais et dispo, un actif SCANI entreprend de mettre en route le contournement via Seignelay. On sait que le débit disponible sur ce circuit est très insuffisant, mais un internet qui pédale doucement, c’est toujours mieux qu’un internet qui ne fonctionne pas. La route est établie et fonctionnelle vers 8h et un autre actif prend le relais pour ajuster quelques fréquences radio pour tirer le maximum possible des liaisons en question pour que celui qui oeuvrait depuis 6h45 puisse emener ses enfants à l’école.

Jeudi 6 septembre, 8h00

Une équipe de choc est montée et se rend chez Efirack pour trouver d’ou vient le problème. Pas besoin de chercher bien loin, même pas besoin de rentrer sur le parking, la vue disponible depuis la rue suffit à savoir ce qui ne va pas :

Quand un câble traine au sol comme ça, c’est jamais bon signe. Le rubalise en travers de l’entrée de l’usine non plus. On continue à se promener pour tomber sur

On voit bien le bras supperieur de la croix qui sert à lover la fibre totalement tordu et le câble retourné sur lui même pointant sur la droite et totalement arraché :

Pour la petite histoire, ce câble optique est constitué, de façon concentrique :

  • D’une gaîne noire, isolée contre les UV et assez résistante
  • Des lamelles en fibre de verre pour assurer la rigidité (en blanc sur la photo)
  • Des fibres de kevlar (en jaune sur la photo)
  • D’un second tube plastique (qu’on ne voit pas sur la photo, il a été arraché à raz)
  • D’un habillage tressé et plastique (le tube rouge qui sort au milieu des baguettes blanches sur la photo)
  • Des 12 fibres, noyée dans de la graisse

Le câble est arraché de la même façon, 300m plus loin, de l’autre côté de l’entrée de l’usine. Ok, donc en fait, un engin quelconque est sorti de là et a tiré sur le câble jusqu’à ce qu’il pète. Les gars se sont ensuite fais chier à bien le ranger sur le trottoir d’un côté et dans le champs de l’autre et à condamner cette entrée de l’usine. Le tout à 23h hier soir. Sans prévenir personne, comme il se doit.

Premier réflexe :

  • Mettre à jour le ticket de panne chez Orange pour indiquer qu’il s’agit d’un dommage réseau et qu’il faut envoyer la cavalerie. On joint un descriptif complet, métrage compris, des dommages, photos à l’appui.
  • Faire un point : nous avons une quinzaine de membres hors ligne, dont quelques entreprises et groupes scolaires. C’est pas cool, qui plus est la semaine de la rentrée.
  • Pendant ce temps, quelqu’un va à la pêche aux infos dans l’usine en face, qui prends tout sur la défensive « ehh non c’est pas nous, c’est pas notre faute, c’est sur la voie publique ». Logique, mais nous, on s’en fout de qui l’a fait, on veut juste éviter que ça se reproduise.

Bon, tout ça, c’est pas cool pour commencer un mercredi matin, mais chez SCANI, on se targue d’être réactifs et débrouillards et on aime bien se marrer. Et puis on avait pas grand chose à faire ce matin là … donc en attendant qu’Orange se bouge pour venir réparer son réseau, on va pas se tourner les pouces à regarder des points rouges sur notre carte de supervision et attendre les mails d’insulte pleuvoir. On doit pouvoir faire quelque chose. Surtout que notre soudeuse à fibre, elle prends la poussière plutôt qu’autre chose.

Jeudi 6 septembre, 8h30

Première étape, parmis les 12 fibres qui sont dans le câble, laquelle est la bonne ?

On va pas se coltiner 175 fois le boulot, il suffit d’en sauver une, mais il faut que ce soit la bonne, parce que de l’autre côté du câble, c’est dans le central d’Orange, et on n’y a pas accès.

Pour le savoir, à la place de notre routeur, on branche un crayon optique qui envoi un joli laser rouge clignotant bien visible dans la fibre (sur la photo il est pas branché à la fibre) :

Et ensuite il suffit d’aller ou c’est arraché et de vérifier si (et dans quelle fibre) ça clignote en rouge :

Bingo, ça clignote rouge (ça veut dire qu’il n’y a pas d’autre arrachage avant le premier qu’on a identifié), et c’est la fibre rouge !

Jeudi 6 septembre, 9h00

Maintenant, question : est-ce qu’on tire un nouveau câble sur les 300 mètres entre les deux endroits ou a eu lieu l’arrachement, ou bien est-ce qu’on crois en notre bonne étoile et qu’on ressoude simplement le morceau arraché des deux côtés ? Sur un malentendu, ça peut marcher, et puis on a une autre entrée d’usine devant laquelle le câble est encore accroché à ses poteaux et cette entrée est utilisé par une centaine de camions chaque jour, ce serait dommage de l’entraver, même si c’est l’entrée de l’usine d’ou est entré ou sorti le camion qui nous a pété le câble.

Va pour la réutilisation du câble tout écorché alors. Il faut donc se coltiner le dénudage du câble à 4 extrémités pour obtenir assez de fibre pour la souder avec sa copine en face. Il y en a 11 autres dans le câble, mais on s’en fout, on s’en sert pas.

C’est la bonne occasion pour s’entailler le pouce méchament avec le jokari .. On est doué ou on ne l’est pas, hein ! Heureusement, Efirack est plein de gens formidable qui auraient pu faire infirmière ! Merci à eux !

Une fois qu’on a 50cm de fibre libre et propre des deux côtés, on peut souder :

On reproduit ensuite l’opération au deuxième point d’arrachage. Et soudain, la magie de l’optique opère : à l’instant ou le splicer fait un arc électrique pour souder les deux brins de fibre, les données passent de nouveau et les supervisions remontent des alertes « tout va bien ». Assis dans l’herbe sur le bord de la route, c’est juste magique.

Ensuite, on fixe le tout comme on peut pour éviter que ce soit malmené :

Jeudi 6 septembre, 10h30

On a fini, tout remarche. Toujours pas de trace ou de nouvelle d’Orange. Quand soudain, un doute nous assaille : « si le service fonctionne de nouveau, la supervision d’Orange va remonter un OK et tout le dossier va être annulé ». On envoi donc une notification, photo à l’appui, expliquant qu’on a fait une réparation de fortune avec les moyens du bord pour sauver nos utilisateurs.

On dépile ensuite les divers mails et demande de gens, on envoi les photos dans les archives, on règle deux ou trois détails, on va faire un tour au NRA dès fois qu’Orange commence par là pour chercher l’origine de la panne, etc.

Jeudi 6 septembre, 11h40

Une estafette blanche débarque sur le parking. A bord, un salarié Orange, mains dans les poches, à qui on fait visiter nos prouesses du matin. Passé son étonnement « ohh ben c’est la première fois que je vois un client réparer lui même un arrachage optique sur la voie publique, vous avez fait un super boulot ! », il nous explique que lui, il remplace pas les câbles, qu’on l’a pas du tout prévenu qu’il y avait tout ça comme problème, et qu’il va donc suivre la procédure de déclaration d’un dommage réseau (ce que nous pensions avoir déclenché trois heures plus tôt).

Le temps de tout voir, prendre des photos, relever les identifiants des câbles, il est 12h10 quand il téléphone à son unité. Tout le monde est parti manger, et de toute façon, les gens qui gèrent ça, il sont à Dijon. Mais « c’est pas urgent, le client a réparé ». Il remonte dans son estafette et nous laisse devant notre fibre en vrac. Fort sympathique, mais pas bien utile, pour le coup.

On remonte quand même par la voie normale que ben si c’est un peu urgent parcequ’il peut se passer n’importe quoi dans une zone industrielle. Pas de réponse.

Jeudi 6 septembre, 18h30

Le vent fait balloter les sleeves (les protections qui sont autour des soudures, de la gaine thermo dans laquelle on passe la fibre et qui est renforcée avec une barre en acier). On craint que ça finisse par sectionner la fibre. On va donc les fixer aux câbles.

Vendredi 7 septembre, 11h30

On retourne sur site, se doutant bien qu’Orange ne serait pas intervenu dans la nuit, mais toujours rien, à part que le rubalise qu’on a mis un peu partout a été à moitié arraché. On remet du rubalise et on va manger.

Vendredi 7 septembre, 12h30

Même pas le temps de commencer à déjeuner que tout se met à clignoter dans tous les sens : panne générale sur nos collectes vers Paris, mais rien à voir avec notre problème de fibre arrachée à Migennes. Ça met de la sueur dans le dos, mais ça n’a duré qu’un petit quart d’heure. Ouf !

Vendredi 7 septembre, 14h30

Après manger, retour sur place, toujours personne. On commence à se dire que ça sent le pâté pour le weekend, et on va donc tenter de protéger un peu plus notre réparation de fortune. Du rubalise, du scotch, du film d’emballage, des colliers et des tubes en carton, and VOILÀ :

Vendredi 7 septembre, 16h15

Nous sommes bientôt 48h après l’arrachage, et pas l’ombre d’une nacelle, d’une bobine de câble ou de quelqu’un pour réparer tout ça. Côté garantie de temps de rétablissement, on a rêvé mieux. Ah mais, attends … le service a été rétabli en moins de 4h après notre ticket … ben oui, c’est nous qui avons réparé !

Orange annonce que la réparation aura lieu sous « 3 à 7 jours ». Ça c’est de la précision !

Et après y’en a encore qui vont dire que SCANI n’a pas les épaules pour faire de la fibre dans l’Yonne. Promis, on peut faire plus propre que ça. Juste, là, on s’est pas trop mis de pression, vu qu’on sait (enfin, on espère) que d’ici la semaine prochaine il y aura un tout nouveau câble qui viendra remplacer tout ça. Ce serait bien de pouvoir récupérer les 400 mètres endommagés … histoire de s’entraîner au dénudage … pour que les prochaines fois, on se dénude pas un pouce en même temps 🙂

Update : Lundi 10 septembre, 12h00

Orange nous informe qu’une reconnaissance sur site aura lieu mercredi 12 et que la réparation sera faite le lendemain, jeudi 13. On leur demande s’ils peuvent nous indiquer des horaires pour la reconnaissance et si la réparation (incluant 1h de coupure, le temps de ressouder la fibre) peut intervenir entre midi et 2 … On nous dit que peut être mais pas de confirmation.

Update : Mercredi 12 septembre, 11h45

Coup de fil à mourir de rire de l’unité de Dijon. « On ne peut pas venir réparer demain. Ça fait trop loin pour notre nacelle de Dijon, on n’a pas le droit, il va falloir qu’on fasse appel à un sous traitant local. On leur téléphone cet après midi pour voir leur planning et on vous tient au courant ».

Heureusement que la soudeuse est toujours prête à intervenir en cas de ré-arrachage, hein.

Update : Mercredi 12 septembre, 15h30

On nous informe (par des voies détournées absolument pas officielle) qu’un sous traitant pourrait possiblement intervenir demain comme prévu à l’origine. Comme quoi, le travail en local, y’a rien de mieux !

Update : Jeudi 13 septembre, 18h00

On nous informe par les voies officielles que la réparation pourrait avoir lieu demain ou lundi

Update : Vendredi 14 septembre, 9h00

Nous sommes sur le pont et attendons l’équipe Setelen (sous-traitant d’Orange qui, eux, ne peuvent donc pas venir pour cause de nacelle qui habite trop loin).

Update : Vendredi 14 septembre, 9h35

Un de nos indic locaux repère, à 15km de là, un camion nacelle tractant un gros touret. Serait-on au bout du tunnel ?

Update : Vendredi 14 septembre, 10h00

Ce même camion arrive sur zone. Début des opérations de réparation, avec un objectif : couper la connexion à midi pour un rétablissement à 13h maximum. Sachant qu’il y a 400 mètres à faire, une partie souterraine, deux appuis aérien à rehausser et 24 soudures. Ça va être sport, mais le gars semble confiant. On lui propose un coup de main.

Première étape, repérer les lieux. D’un côté, un BPO encore en état avec les 12 fibres qui partent vers l’usine de l’autre côté de la route. De l’autre, un BPO supposé (il était sur le plan que le gars avait avec lui) mais qui n’existe pas. On cherche donc un peu plus loin dans le réseau et on fini par le trouver dans une chambre à 100 mètres de là (la boite est à droite de la chambre. A gauche, c’est du cuivre) :

Bon, 100m de plus ou de moins, ça va pas changer grand chose. On attache donc notre nouveau câble au tire fil qui traînait là et on essaie de passer …

5 mètres plus loin, ça passe pas. On essaie pendant une dizaine de minutes (avec un peu de gras pour que ça passe mieux) mais rien à faire.

Plan B, on va donc couper le câble existant et rajouter un BPO juste après la sortie aérosouterraine. Dans l’intervalle, un second gars est arrivé avec la soudeuse optique et ils se rendent tous les deux compte qu’ils n’ont pas les fixations pour les appuis aérien dans le carton qu’un 3e collègue leur a préparé.

Update : Vendredi 14 septembre, 10h45 :

Le second gars repars donc chercher les fixations à 10km de là. Ça semble de plus en plus cuit pour la coupure à midi. Le câble est déroulé sur la moitié de la distance et fixé à un seul poteau sur les 10 que compte le trajet.

Le temps que les fixations arrivent, l’autre effectue les rehausse nécessaires. A 11h10, le chantier reprend.

Pendant que le premier fixe le câble aux poteaux, le second dénude. C’est une tannée, ces câbles. Il faut trouver le portant, réussir à l’extraire, puis le tirer sur deux bons mètres. Il fini par y arriver :

On trouve ensuite plusieurs lamelles en fibre de verre qui assurent la rigidité du câble, puis une tresse en kevlar, et enfin, un tube plastique qui contient lui même les tubes ou sont les fibres. On en trouve deux dans ce câble puisque c’est un 24FO (12 fibres par tube, donc). Les fibres elles-mêmes sont noyées dans la graisse (qu’il faut nettoyer)

Ensuite, il faut adapter les embouts qui vont assurer l’étanchéité du BPO. Évidemment, le câble fait un pouillème de millimètre de trop en épaisseur, donc c’est chiant.:

On rentre ensuite tout ce beau monde dans la boite avec ses deux cassettes de 12 :

Update : vendredi 14 septembre, 11h55 :

Contre toute attente, le nouveau BPO est prêt (enfin, la première moitié) et le câble est pendu à tous ses appuis. On se détend donc quelques minutes en attendant midi.

Ensuite, il faut faire vite (du coup y’a pas vraiment eu de photos pour tout) :

D’un côté, il faut dénuder l’ancien câble pour le rentrer dans le BPO et le souder  au nouveau, et de l’autre, il faut ouvrir le BPO, couper les 12 fibres du câble qui part vers l’usine, sortir l’ancien câble, dénuder le nouveau, le rentrer, et souder.

A 12h25 les 12 fibres du nouveau BPO sont soudées et le BPO est refermé.

A 12h55, la fibre de prod (la rouge) est ressoudée dans l’ancien BPO et la lumière revient !

La faim se faisant sentir, on laisse nos deux camarades de la matinée terminer la cosmétique vers 13h30. Un grand bravo et un grand merci à eux, efficacité, pédagogie, sympathie, quoi rêver de mieux ?

Update : Lundi 17 septembre, 10h28

Notre ticket chez Orange est mis à jour, disant, texto : « Suite au point fait avec notre technicien intervenu cette semaine, une nouvelle étude doit être faite car nous rencontrons un problème sur la boucle locale fibre. Une étude est actuellement en cours, nous reviendrons vers vous dès que possible pour vous communiquer l’avancement des travaux. »

Sachant que les travaux sont finis, on se demande bien de quoi ils parlent … Plus de news au prochain épisode ! 🙂

Update : Lundi 24 septembre, 11h04

Pas de nouvelle de l’histoire de nouvelle étude. Par contre, on avait demandé comment ça se passait pour un éventuel dédommagement. On nous a très logiquement répondu d’ouvrir un nouveau ticket pour l’étude de l’application de la garantie de temps de rétablissement. Bon, comme c’est nous qui avons rétabli le réseau d’Orange en moins de 4h après notre demande, on se doute bien que c’est même pas la peine d’essayer, ce ne serait que du temps perdu.

Update : Mardi 9 octobre, 14h00

Les gens de chez Efirack nous informent que c’est bizarre, y’a des fils pas loin du sol … Allons bon !

Un petit tour sur place pour vérifier en rentrant de déjeuner … Eh bien oui, loi de Murphy oblige, rebelotte .. l’usine d’en face a sans doute encore fait sortir un semi remorque par la mauvaise porte et ce coup ci, c’est surtout le câble en cuivre qui en a pris plein la tête.

On réouvre le ticket, et voilà un petit florilège des fameux 400m d’aérien qu’on devrait peut être mettre sur vidéo surveillance pour gagner des vues sur youtube comme les vrais ! 🙂

Disclamer

L’image en tête d’article est un 164L v8 pris en photo par Benko Zsolt qui a toute une collection de photos d’engins, dont des locomotives fabuleuses !

Nous n’en voulons à personne, juste, on raconte. Si vous vous sentez concernés, détendez-vous ! 🙂

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